Les professionnels travaillant dans le domaine de l’oncologie, en particulier les pharmaciens, les assistants techniques en pharmacie et les infirmières, sont exposés quotidiennement aux médicaments antinéoplasiques. Cette exposition peut mener à certains effets indésirables incluant des risques de génotoxicité, des risques reproductifs (malformations congénitales, fausses-couches) et des risques de cancers.
Dans les cadres des travaux de l’URPP, nous avons effectué une étude pilote dans le but d’évaluer l’exposition potentielle à quatre antinéoplasiques (cyclophosphamide, ifosfamide, méthotrexate, α-fluoro-β-alanine) par les professionnels de la santé travaillant dans deux centres hospitaliers pour adultes.
Vingt-huit travailleurs ont été recrutés de chaque centre pour un total de 56 participants : 15 assistants techniques, 17 pharmaciens et 24 infirmiers. La majorité des participants (54/56) travaillait en hémato-oncologie le jour d’échantillonnage d’urine, et un nombre similaire (49/56) avait travaillé dans le même département la veille. Aucun des 56 échantillons d’urine ne présentaient de concentrations détectables de l’un des quatre médicaments.
Ces résultats peuvent notamment s’expliquer par de bonnes pratiques de manipulation, une faible contamination de surface et l’utilisation régulière de gants. Les études de surveillances environnementales dans lesquelles ces deux centres ont participé à travers les années ont également joué un rôle dans la sensibilisation des travailleurs aux risques d’exposition associé à la manipulation d’antinéoplasiques.
D’autres études sont nécessaires pour évaluer les besoins en monitorage biologique et pour optimiser la méthode avant de proposer un suivi de routine en dehors du contexte de recherche.
On peut consulter notre article publié dans le Canadian Journal of Hospital Pharmacy.

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